top of page

Jour 7 : de Barafu à Uhuru Peak

de 4673 à 5895 mètres

Ça y est, nous sommes partis. Il est 23h30, et nous entamons l'ascension finale. Toutes les questions que nous nous posions sont oubliées, nous ne pensons qu'à marcher. Polé polé, bien entendu.

Nous quittons le camp où les tentes des grimpeurs moins matinaux sont éclairées et entamons l'ascension à la lumière de nos lampes frontales.

Le ciel est très clair, comme toutes les nuits, et nous voyons au loin les lumières de Moshi, 4000 mètres plus bas.

Nous progressons lentement, à petits pas, sur un sol de cendres et de scories qui cède sous les pieds. C'est comme grimper une dune, une immense dune. Et dans la nuit, impossible de mesurer ses progrès.

Parfois, le sol de cendre laisse la place à des chaos rocheux qu'il faut franchir. C'est alors que l'on se rend compte que l'air est raréfié : après avoir franchi 2 ou 3 marches, il faut s'arrêter un instant pour reprendre son souffle.

La nuit est froide, nous progressons lentement mais sans trop de pauses pour ne pas nous refroidir. Nous ne nous arrêtons que deux fois pour boire un peu de thé au gingembre. 

Il était convenu avec nos guides que nous ne leur demanderions pas où nous en étions, puisque la nuit interdit de mesurer ses progrès. A la deuxième pause, ils nous disent tout de même "We are doing good, we have about 1 hour 50 minutes left". Et notre moral en prend un coup car nous pensions être bien plus avancés. Mais bientôt, Claire distingue un panneau : c'est Stella Point, le bord du cratère, et le jour n'est pas levé ! 

 

C'est la joie, nous y sommes presque ! Nos guides ne nous disaient pas "1 hour and 50 minutes", mais "1 hour, maybe 50 minutes", ce n'est pas pareil !" 

Comme le jour est encore loin, nous décidons de poursuivre jusqu'au sommet. Nous sommes le troisième groupe à l'atteindre, juste au lever du soleil, et je vous laisse imaginer la joie qui nous submerge ! Photos, accolades, embrassades, nous immortalisons cet instant extraordinaire avant de devoir laisser la place aux groupes suivants.

Nous redescendons lentement vers Stella Point, en profitant de la vue magique sur l'immense cratère sommital et sur les rares glaciers qui subsistent. Même s'il y a, dit-on, plus de neige en début d'année, les experts prédisent la disparition totale des glaciers du Kilimandjaro entre 2030 et 2050. 

La descente de Stella Point à Barafu est rapide. Nous marchons à grands pas dans les cendres meubles, tout en restant vigilants car des pierres cachées compromettent parfois notre équilibre ; deux heures nous suffisent toutefois à parcourir ce que nous avons monté en plus de six heures. 

Arrivés à Barafu, nous rejoignons nos tentes pour prendre un peu de repos avant de poursuivre la descente. Mais l'excitation de la victoire nous tient évidemment éveillés, d'autant qu'un groupe venant de Karanga décide de planter ses tentes à deux pas des nôtres, dans un concert de coups de maillet et d'exclamations diverses. Bientôt, c'est l'heure du déjeuner, puis l'heure de la descente vers Mweka Camp.

bottom of page